40 ans sans frontières!
2 juin 2025Mais que se passe-t-il à la frontière ?

Schengen est un petit village situé au carrefour de trois pays, au sud-ouest du Luxembourg. On y trouve des vignobles, des domaines viticoles, quelques petits magasins et de nombreuses stations-service.
Quand on traverse le pont de la Moselle à Schengen, on arrive à droite en France et à gauche en Allemagne.

Nous traversons souvent la frontière, par exemple pour aller à la piscine de Perl ou pour faire des courses. Pourtant, nous n’avons jamais vraiment pensé à nous rendre dans un autre pays. Mais depuis quelques mois, les gens d’ici sont agacés par le fait qu’il y ait à nouveau des contrôles aux frontières. Nous avons voulu comprendre pourquoi il en est ainsi et pourquoi Schengen est si connu.
Début février, nous avons visité Schengen avec notre classe. Nous avons appris des choses intéressantes : Les frontières entre l’Allemagne et le Luxembourg se trouvent de part et d’autre de la Moselle. Cela signifie que la rivière appartient aux deux pays.

Alors que nous traversons la « Place des étoiles » à Schengen, nous apercevons quelques pelleteuses sur les rives de la Moselle. Carole, qui travaille au musée de l’Europe et nous accompagne dans le village, nous explique que les préparatifs pour la grande fête d’anniversaire de juin sont en cours. Cela fera alors 40 ans que les accords de Schengen ont été signés sur le bateau « Princesse Marie-Astrid ».
Mais que signifient exactement ces traités ? Lorsque l’on visite le Musée de l’Europe à Schengen, on trouve de nombreux documents relatifs au traité de Schengen, mais aussi des monuments et des symboles. Directement au bord de la Moselle se trouvent deux parties du mur de Berlin.
Le mur de Berlin était une frontière artificielle d’une longueur de 156,4 kilomètres. Il était destiné à séparer la RDA de l’Allemagne de l’Ouest. En 1990, le mur a été détruit et l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest ont été réunies. Des parties du mur ont été dispersées dans le monde entier en guise de « souvenir ». Deux morceaux se trouvent à Schengen, comme symbole de frontières qui n’existent plus.
Le drapeau européen flotte sur le monument des accords de Schengen : la couleur bleue symbolise le ciel. Lorsqu’il a été créé, l’UE comptait 12 pays, elle en compte aujourd’hui 27, mais les 12 étoiles sont restées. Six colonnes représentent les six pays qui sont à l’origine de l’UE : La France, l’Allemagne, le Benelux avec la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, et l’Italie.
Lorsque le premier « Accord de Schengen » a été signé le 14 juin 1985, les pays ne croyaient pas encore vraiment que cela pourrait fonctionner. La République fédérale d’Allemagne, la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont décidé qu’ils allaient progressivement supprimer les contrôles des personnes aux frontières intérieures.

Quarante ans se sont écoulés depuis le premier traité. Nous, les enfants, ne savons pas comment c’était à l’époque où l’on contrôlait encore les frontières. Mais après notre visite à Schengen, nous comprenons mieux pourquoi les gens sont si énervés par les contrôles actuels aux frontières.
Trois questions au maire de Schengen
Lex : Michel, pouvez-vous nous expliquer brièvement ce qu’est l’accord de Schengen ?
Michel Gloden : L’accord de Schengen est un traité qui a été signé il y a 40 ans par cinq pays. Il permet aux ressortissants de ces pays, qui sont actuellement au nombre de 29, de passer d’un pays à l’autre sans devoir s’arrêter à la frontière et de présenter une carte d’identité ou un passeport.
Avant, quand on voyagait dans un autre pays, les douaniers regardaient de quel pays venait la voiture. Il fallait que les occupants s’identifient. Cela prenait du temps. Aujourd’hui, quand tu passes la frontière, ce n’est plus nécessaire. Ce n’était pas pareil avant l’accord de Schengen.
Szymon : Qu’est-ce que vous pensez des contrôles actuels aux frontières avec l’Allemagne ?
Michel Gloden : Je suis tout à fait honnête, je trouve cela n’importe quoi! Les contrôles n’apportent rien d’utile. Quand j’avais ton âge, il y avait encore des contrôles à la frontière. Quand on arrivait en France, les douaniers t’arrêtaient, ils avaient un revolver ou une arme à feu. Ils te demandaient de sortir de la voiture. Puis ils te faisaient ouvrir le coffre de la voiture. De cette façon, on ne pouvait rien transporter d’un pays à l’autre. J’ai toujours trouvé ça très grave. C’est pourquoi il est important pour moi que ces contrôles s’arrêtent le plus rapidement possible.
Noah : Qu’est-ce qui est prévu pour le 40e anniversaire de l’accord de Schengen ?
Michel Gloden : Nous allons entièrement rénover le musée de Schengen. La Marie-Astrid, c’est le bâteau sur lequel l’accord a été écrit il y a 40 ans, reviendra. Il avait été vendu à l’Allemagne. Il a été entièrement refait. Le jour même, il y aura une fête à Schengen. Il s’agit en même temps de la Fête de la Musique avec des concerts de groupes internationaux et luxembourgeois. Lors de l’inauguration du bâteau et de la réouverture du musée, des politiciens étrangers et nationaux viendront à Schengen. Ils vont se prononcer – espérons-le – de manière courte. Ils diront aussi que l’accord de Schengen est important pour les gens, mais aussi qu’il est important pour nous d’avoir une Europe sans frontières.
