L’union fait la force :Qu’est-ce qu’un syndicat ?

Imagine que ta maîtresse te donne trop de devoirs à faire ! Tu veux la convaincre de n’en donner que la moitié. Penses-tu que tu auras plus de chances de la convaincre seul ou avec l’aide de toute ta classe ? C’est évident : ensemble, vous êtes plus fort. Les personnes qui travaillent le savent aussi.

Dans un syndicat, des personnes s’unissent pour mieux défendre leurs intérêts dans la vie professionnelle. Le syndicat fonctionne un peu comme une association à laquelle on adhère. Mais ici, ce ne sont pas des loisirs comme le sport ou la musique qui sont au centre, mais bien le quotidien au travail. Ensemble, les membres d’un syndicat s’engagent par exemple pour de meilleures conditions de travail, des salaires équitables et davantage de droits en tant qu’employé(e). Parce qu’un syndicat agit en groupe, la voix des travailleurs est plus forte et on les écoute davantage.

Les syndicats défendent donc les intérêts de leurs membres. Cela donne lieu à des revendications très diverses :

• Emplois sûrs : protection contre le licenciement
• Protection de la santé : un environnement de travail sûr et des équipements de protection
• Sécurité sociale : une bonne retraite et une assurance maladie fiable
• Salaires décents : une rémunération équitable pour le travail accompli
• Réduction du temps de travail : moins d’heures pour plus de repos
• Plus de congés : mieux se reposer et avoir du temps pour la famille et la vie privée
• Départ à la retraite anticipé : la possibilité de quitter la vie professionnelle plus tôt
• Pauses : plus de pauses pendant le travail

Les personnes retraitées sont aussi soutenus

Les syndicats s’engagent aussi pour les retraitées et les retraités. Ils veulent que les gens puissent vivre correctement de leur retraite. Les personnes qui arrêtent de travailler, donc qui partent à la retraite, continuent à toucher de l’argent, mais moins que pendant leur vie active. Cet argent est versé par l’État. Pendant leur vie professionnelle, elles ont régulièrement versé une partie de leur salaire dans la caisse de retraite pour en bénéficier plus tard.

Que fait exactement un syndicat ?

Les syndicats négocient avec les employeurs — par exemple avec le patron ou la patronne d’une entreprise. Souvent, plusieurs revendications sont faites : par exemple, plus de salaire et plus de protection au travail. Parfois, ils discutent aussi avec plusieurs patrons, par exemple quand il s’agit de toutes les personnes qui travaillent dans la production de voitures. Quand les deux parties trouvent un accord, celui-ci est écrit et signé : c’est ce qu’on appelle une convention collective. Elle précise, par exemple, quel doit être le salaire, combien d’heures il faut travailler, etc. Tous doivent respecter ce contrat. Les politiciens et politiciennes ne sont pas à la table des négociations. Mais les syndicats dialoguent aussi régulièrement avec la politique pour améliorer les conditions des travailleurs.

Être membre d’un syndicat est volontaire. Il faut juste payer une petite cotisation. Cela permet de financer le travail du syndicat.

Le contrat collectif

Les gens travaillent et reçoivent un salaire en échange. Dans de nombreux métiers, par exemple dans les soins, dans la construction ou dans la fonction publique, il est précisément défini combien d’argent ils gagnent. Cela est inscrit dans le contrat collectif. Dans ce contrat, il est aussi indiqué combien d’heures il faut travailler et combien de jours de congé on a par an. Ce contrat est renégocié toutes les quelques années par les patrons et les syndicats. Ils ne sont pas toujours d’accord tout de suite. Si aucune solution n’est trouvée, les syndicats peuvent défendre leurs revendications en arrêtant de travailler : ils font grève.

La grève

Les patrons ne font pas toujours simplement ce que veulent les syndicats. Par exemple, si le syndicat demande plus de congés pour les employés, les patrons peuvent penser que les entreprises n’auront plus assez de temps pour fabriquer leurs produits. Les deux parties négocient et discutent pour trouver un compromis. Cela veut dire que chacun accepte de demander un peu moins pour qu’ils puissent s’entendre à la fin. Si cela ne fonctionne pas et que les discussions n’aboutissent à rien, les syndicats peuvent appeler à la grève.

Au Luxembourg, il y aura une grève le 28 juin. Cette grève est organisée par deux grands syndicats, l’OGBL et le LCGB. La raison est liée aux projets du gouvernement : il y a quelques semaines, le gouvernement luxembourgeois a annoncé qu’il voulait adopter des changements importants dans la vie des gens. Par exemple, les gens devront travailler plus longtemps. Cela signifie qu’ils travailleront plus d’années et prendront leur retraite plus tard. Mais les conditions de travail pourraient aussi se détériorer. Par exemple, il pourrait être possible de travailler davantage le week-end. Cela voudrait dire que tes parents devront peut-être travailler quand tu es à la maison le week-end. Les syndicats craignent aussi que les salaires ne suffiront plus, alors que la vie devient de plus en plus cher.

Les syndicats au Luxembourg

Au Luxembourg, il existe de nombreux syndicats différents. Certains sont particulièrement connus car leur travail est souvent relayé dans les médias. Certains métiers sont même représentés par deux ou trois syndicats différents. Les petits syndicats qui s’occupent d’un groupe professionnel spécifique font souvent partie d’un syndicat plus grand.

(Source : Chambre des salariés Luxembourg)

Les chambres professionnelles

À côté des syndicats, il existe aussi des chambres professionnelles. Elles défendent également les intérêts des personnes dans le monde du travail. Les chambres professionnelles conseillent l’État sur des questions liées au travail. Elles ne peuvent pas négocier de conventions collectives, mais elles organisent par exemple des cours pour que les gens puissent apprendre de nouvelles choses sur leur métier. Les chambres professionnelles n’ont pas le droit de faire grève.

Il y a cinq fédérations professionnelles :

• Chambre des salariés
• Chambre de commerce
• Chambre des métiers
• Chambre des fonctionnaires et employés publics
• Chambre d’agriculture

Contrairement aux syndicats, toute personne qui travaille au Luxembourg est automatiquement membre d’une chambre professionnelle.

La création des syndicats au Luxembourg

Le premier syndicat luxembourgeois a été fondé au 19e siècle. Il s’appelait la « Fédération Luxembourgeoise des Travailleurs du Livre ». C’étaient des personnes qui fabriquaient des livres. Comparé à d’autres pays européens, les grands syndicats sont apparus assez tard au Luxembourg. Ce n’est qu’en 1916 que les premiers grands syndicats avec beaucoup de membres ont été créés : notamment le Syndicat des mineurs et métallurgistes luxembourgeois et le Syndicat des métallurgistes luxembourgeois. Leur travail était peu reconnu. Au début du 20e siècle, il y a eu quelques grèves isolées. En juin 1917, une grève générale a suivi : les syndicats voulaient enfin être pris au sérieux. Après cela, il a fallu encore vingt ans avant que les syndicats s’imposent réellement et que les premiers contrats collectifs soient signés.

Les syndicats dans les pays voisins

En Allemagne, les syndicats existent depuis un peu plus longtemps. Un syndicat très connu est l’IG Metall. Il défend les personnes qui travaillent dans l’industrie automobile, mais aussi dans d’autres secteurs du métal et de l’électronique. Le syndicat ver.di est aussi célèbre. Il représente les personnes qui travaillent pour l’État, par exemple les enseignants. Ces deux syndicats appellent souvent à la grève. C’est pourquoi on parle souvent d’eux dans les journaux ou à la télévision.

Au Luxembourg, il y a rarement des grèves. C’est tout le contraire en France, où on fait souvent grève — c’est une longue tradition chez nos voisins. Les syndicats en France sont très actifs et utilisent les grèves pour faire avancer leurs revendications. Souvent, beaucoup de membres descendent dans la rue pour mettre la pression. Malheureusement, il arrive aussi régulièrement que des affrontements aient lieu avec la police.